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Collections permanentes
Bol à inscription poétique
H. 8 ; D. 18 cm
Date de création : seconde moitié du XIVe siècle ?
Région : Egypte ou Syrie
« Puisses-tu ô mon propriétaire ne jamais cesser d'être serein/ libre de tout souci/ Puisses-tu te trouver toujours dans l'abondance de félicités et de faveurs/ dans la jouissance du bonheur qui jamais ne s'épuise... gloire et prospérité/ Prospérité, puisses-tu te trouver toujours dans l'abondance de félicité.../ Puisses-tu te trouver toujours dans l'abondance de félicité... »
Malgré quelques incohérences (surtout dans la répétition finale), cette inscription est particulièrement intéressante : de nature poétique, elle apparait sur plusieurs métaux publiés, attribuables par leur décor au milieu du XIVe siècle : un petit bassin du musée du Bargello à Florence [4], deux seaux du musée diocésain de Trévise et du Museo Correr à Venise [5], un plat de la collection Aaron, une boîte du British Museum à Londres, un bassin de la collection Medina [6] et un bol passé en vente à Paris [7]. Tous ces métaux sont en alliage cuivreux incrusté d'argent, d'une apparence plus luxueuse que celle de notre bol et d'un style bien différent. Celui-ci trouve toutefois un parallèle intéressant avec un vase conservé au musée du Louvre [8] qui présente une technique similaire de décor simplement gravé, avec, par endroits, l'emploi de merlons imbriqués ; le vase comporte en outre deux cartouches contenant un fragment des mêmes vers poétiques. Signalons encore deux pièces au décor apparenté (gradins de merlons, décor végétal et épigraphique gravé, sans incrustation) : un chandelier dans les collections du Cheikh Faysal bin Qassim al-Thani au Qatar [9] et un bol du musée des Beaux-Arts de Lyon [10].
La vogue de ces inscriptions poétiques semble s'être développée à la fin du XIVe siècle, comme l'atteste un autre ensemble, assez important, de métaux répétant une inscription poétique différente, louant la bonne fortune du propriétaire [11],ou encore une troisième citation pétique débutant par une allusion à la beauté de l'objet [12]. Sans doute étaient-ils destinés à une clientèle « civile » autant qu'à l'élite militaire - souvent plus soucieuse d'afficher une pompeuse titulature sur ces objets de prestige - ou encore destinés à l'exportation, ainsi que l'atteste leur présence, parfois ancienne, dans les collections italiennes.
C.J.
[1] inv. 1657 ; Wiet 1932, pl. XXVII.
[2] inv. OA 6316 ; voir cat. exp. Paris 1989-1990, p.211.
[3] Behrens-Abouseif 2005, p. 172.
[4] Cat. exp. Venise 1993-1994, n° 174.
[5] ibid., nos 180, 181.
[6] ibid., n°180.
[7] vente Drouot, Arts de l'islam, 10 novembre 1989, lot 46.
[8] Inv. MAO 773, inédit.
[9] al-Baghdadi 2002, p. 36. Son inscription contient une titulature.
[10] Inv. H. 1182, inédit. L'inscription, quelque peu incohérente, comporte une dédicace à un émir anonyme puis une suite de vœux.
[11] Allan 1969 ; id. 1971; Melikian-Chirvani 1974, p. 112.
[12Voir Behrens-Abouseif 2010, p.178-184.
Avignon, musée Calvet
Non exposé
Inv. R 68
Achat vers 1836